Dans cet article, il y a surtout de la lecture et des réflexions. Vous ne trouverez pas de supports à télécharger, mais une explication sur mon fonctionnement et mes réflexions sur l'école, après 2 ans de congé parental (et oui, ça m'a fait drôlement voir les choses autrement).

 

 

Chaque année, je me bricole un classeur de la maitresse. Je prends 3 siècles à le faire, et aux vacances d'octobre, il est complètement explosé. Alors comme j'en ai eu un peu marre, je tente, cette année, le planner de professeur des écoles de Marina (maisquefaitlamaitresse). J'ai donc pris ceux-ci:

 

Le planner, c'est plutôt pour tout ce qui est de la classe, avec les progressions, le cahier journal etc... Il ressemble au classeur de la maitresse, mais en solide. Et le Bullet journal, c'est plutôt un agenda. Je l'ai pris car il va drôlement me servir pour noter les différentes choses sans rien oublier (école pour moi, impératifs de mon mari, rdv divers des 2 enfants, activités etc...)

 

 

Cette année, j'ai fait le simple dans du compliqué! Ahah! En gros, on a pu faire nos commandes seulement début août (et à l'heure où j'écris, j'espère juste être livrée pour la rentrée!)

TAOKI

Le manuel + les 2 fichiers élèves

Je prévois de supprimer les exercices de grammaire, les "dictées" proposées (car je les travaille autrement) et quelques exos de compréhension qui ne me paraissent pas pertinent

UN FICHIER DE GRAMMAIRE

Je ne rajoute pas un cahier de sons. Pour l'avoir expérimenté, je ne suis pas convaincue de sa pertinence: la fiche fait souvent doublon avec ce qu'il y a dans le manuel de Taoki. Alors, certes, ça rajoute quelques syllabes et quelques mots.... Mais bon, je pense que lire ce qu'il y a dans Taoki est suffisant pour la maison (et bien sûr, en classe, on lira +++)

FICHIER

J'ai crée, il y a quelques temps, un fichier d'écriture pour les élèves. Il reprend les lignages des cahiers (3mm, puis 2,5mm et enfin 2 mm) et la police utilisée est l'écriture Dumont (qui correspond exactement à la manière dont on écrit sur les cahiers, puisqu'on est beaucoup à suivre la progression Dumont). Cela m'a pris un sacré temps de le créer, mais ça devrait me faire gagner énormément de temps par la suite. Il est déjà dispo sur le blog (et les collègues de mon ancienne école l'utilisent du coup depuis 2 ans).

PICBILLE REVISITE

Quand je suis allée dans ma nouvelle école, on m'a dit que la méthode de maths des CP était la MHM et que les autres collègues suivaient aussi. Du coup, j'ai essayé de m'y replonger. Mais définitivement, ce fonctionnement ne me convient pas. Mais, c'était trop tard et hors budget de commander Picbille, que je connais bien. Alors, j'ai décidé de faire mon propre fonctionnement, en mixant ateliers et exercices issus de Picbille (en gros, pour la période 1, j'ai 16 fiches de travail, remaniées de Picbille + beaucoup de manipulation).

CLASSEUR

QLM, Anglais, Littérature, Parcours culturel, ECM

POCHETTE

CAHIER

24x32

 

+ Le cahier de liaison et l'agenda

 

Chaque année, je prends une bonne résolution: passer moins de temps à faire des supports + pertinents et nécessitant moins de papier!

Et chaque année, je n'y arrive pas aussi bien que je voudrais.

Mais, je reprends le chemin de l'école après une longue absence (congé parental). Cela me fait bizarre, même si le CP, je connais. J'ai envie d'enseigner différemment. De moins me mettre la pression sur les programmes, de laisser les élèves évoluer plus librement... En voyant mes enfants évoluer pendant 2 ans, chaque jour, j'ai vraiment compris/vécu le fait qu'on ne peut pas forcer un enfant à apprendre qqch, si cela n'est pas dans son champ d'intérêt à ce moment. Évidemment, tout le monde le sait. Mais n'empêche, c'est un peu ce qu'on fait en classe, en décidant d'introduire le son U à la semaine 4, le nom commun à la semaine 12 etc...

Par contre, j'ai aussi observé que les enfants sont souvent prêts à apprendre certaines notions, bien avant que les BO ne disent que c'est au programme.

Par conséquent, j'ai pas mal réfléchi à ma pratique. J'ai voulu profiter de mon congé pour révolutionner ma pratique. Mais c'est relativement impossible car je ne peux pas faire de ma classe, une classe libre comme les écoles dans la nature, les classes Freinet ou Montessori, le unschooling. Et pourtant, j'aimerais. En vrai, si je devais faire vraiment ce que je veux, je ferais ça: du unschooling, dehors, dans la nature (pour mes élèves, mais aussi pour mes enfants).

Parce qu'en vrai, on voit bien qu'il y a un truc qui ne va pas dans cette société. Il suffit d'observer le comportement des gens dans la rue, d'ouvrir Tik Tok ou n'importe quel réseau social, pour se rendre compte qu'il y a un vrai problème. Et comme, selon moi (enfin, pas que moi, obsviously), l'éducation est à la base de tout, et bien je pense qu'il faudrait changer les choses (C'est beau de rêver, hein?!)

En tout cas, l'objectif de l'année est clairement de lâcher prise. Bien sûr, j'ai programmé, planifié, préparé 1001 choses. Mais contrairement à d'habitude, j'ai prévu de laisser plus de place à l'imprévu. Donc plus de place aux élèves. "Lâcher prise", ça ne veut pas dire "faire moins bien", ça veut dire "donner de la place aux élèves".

Si telle ou telle chose n'est pas terminée? Pas grave, c'est que c'était trop long. L'essentiel est que les élèves aient travaillé dessus.

Les ateliers de maths et de français ne sont pas tous auto-correctifs? Qu'importe, l'essentiel c'est que les élèves aient manipulé, réfléchi, aient coopéré, se soient interrogés.

Je ne sais pas quel élève a fait quel jeu de manipulation? Aucune importance: il a forcément fait qqch, son cerveau a forcément travaillé, il a forcément appris. Au pire, même s'il n'a rien fait, tant pis. On ne peut pas ne rien faire, ça n'existe pas. Au minimum, on pense. Et qui suis-je pour dire que mon jeu était plus intéressant/bénéfique que ce à quoi l'élève qui n'aura peut être rien fait, a pensé?

Le groupe classe est désintéressé par la séquence sur le plan de classe, mais ils manifestent un intérêt particulier pour le Japon (exemple complètement bidon), et bien, on bossera sur le Japon, et ils apprendront davantage que sur le plan de classe dont ils se fichent.

L'objectif, c'est vraiment de proposer, mais sans attendre de résultat concret. De toute façon, un enfant, ça apprend. Tout le temps, continuellement, toute la journée. La richesse des supports et de l'environnement (je ne prétends pas mes supports plus riches que d'autres, je veux juste dire que proposer des supports, quels qu'ils soient, c'est proposer un environnement riche) suffit à ce qu'un enfant apprendre, progresse et grandisse.

Et qu'est ce qu'on s'en fiche s'il n'a pas rempli toutes les cases du programme, du moment qu'il a progressé et qu'il a appris avec bonheur?! Franchement, je préfère que mes élèves n'apprennent pas exactement ce que j'ai prévu, mais qu'ils pensent qu'apprendre, c'est cool; plutôt que de leur faire comprendre qu'apprendre, c'est un truc imposé. Je ne sais pas si j'ai raison. Je parle juste de ce que je pense, de mes lectures, des mes observations sur mes enfants et des enfants en IEF, de mes constatations en classe, de mes constatations sur la génération actuelle (purée, ça fait super vieille quand j'écris ça. En vrai, je suis pas si vieille que ça!!)

C'est peut être utopiste. C'est peut être idiot. C'est peut être ce que tout le monde fait, sauf moi. Mais j'espère quand même que j'y arriverai.